Mamy Grand - S. Arnoux


 05.10.2012 : Mamy Grand, de Sylvie Arnoux, aux éditions Kirographaires.

C’est avec beaucoup de plaisir et d’émotion que j’ai lu Mamy Grand, de Sylvie Arnoux. Le temps d’une nuit de veille au chevet de sa grand-mère agonisante, l’auteure revit des moments passés avec cette femme si généreuse et aimante. On sent l’importance de cette relation, la façon dont elle a participé à la construction de sa personnalité. Plonger dans ces souvenirs, c’est aussi l’occasion pour Sylvie Arnoux de décrire l’Ardèche et la Drôme  de son enfance, les charmes multiples de cette région au caractère fort, et de nous entraîner dans une promenade pleine de saveurs et de découvertes sensorielles (la fabrication des bugnes, la dégustation du gâteau aux marrons ou des anis de Flavigny m’ont mis l’eau à la bouche !) Sensible, la petite fille nous fait partager ses peurs d’enfants, son dégoût de la colonie à laquelle elle est obligée de participer, mais aussi ses joies et ses questionnements sur le monde qui l’entoure. Sa grand-mère est omniprésente, protectrice et inventive, mais une place est faite également aux oncles et tantes plus ou moins originaux qui font tout le charme et la tendresse de cette chronique familiale. Jusqu’aux animaux qui ne sont pas oubliés (j’ai adoré le passage sur les poules !) Chaque petit évènement est mis en valeur, et on retrouve en souriant des choses familières, comme le compartiment de train dont la portière ne ferme pas, qui pourtant, n’existent plus aujourd’hui.
Tous ces moments vécus avec sa grand-mère restent inoubliables, et quand l’heure vient de lui dire un dernier adieu, son désarroi nous bouleverse…
J’ajouterais que le texte est bien écrit, dans une langue simple mais évocatrice, qui s’adapte aussi bien au ressenti de la petite fille qu’aux réflexions de la femme adulte.
Si j’ai un seul regret, c’est que l’auteure ne nous donne pas la clé de l’hostilité qu’éprouve à son égard son arrière-grand-mère, Mémé Vieille. Ce sentiment de rejet, évoqué à plusieurs reprises, m’a intriguée autant qu’il m’a choquée, sans que j’en puisse comprendre l’origine… 

 

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